Jean Prouvé, Maison type Métropole, Tourcoing, 1952
Soixante ans après sa construction, Vilogia a lancé, mi-juillet, la réhabilitation du Pavillon de type « Métropole » conçu par l’architecte Jean Prouvé dont il est propriétaire à Tourcoing.
Un projet expérimental des années 50
En 1952, fruits d’une commande du Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme au CIL de Roubaix Tourcoing, deux maisons sont dessinées par le constructeur Jean Prouvé et construites à titre expérimental à Tourcoing au sortir de la Deuxième Guerre mondiale.
Ces deux pavillons, à portique axial et parois d’aluminium, situés rue du Général MARCHAND sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.
L’un des pavillons demeure aujourd’hui la propriété de Vilogia. Le Groupe vient d’en lancer la réhabilitation pour préserver ce témoin des recherches, conduites après guerre, sur le logement social et sur l’habitat modulaire et ,économique.
Historique
A l’issue de la Seconde guerre mondiale, le CIL de Roubaix Tourcoing participe à l’effort de construction en Métropole lilloise. Il y réalise, par le biais de la société d’HLM Notre Maison (qui deviendra par la suite Vilogia Premium), le quartier « Fin de la Guerre ». Ce dernier, qui comprend à son départ 644 logements individuels et collectifs, se situe au nord-ouest de Tourcoing, s’appelle aujourd’hui quartier « Les Orions ».
De la rencontre en 1951 entre Jean Prouvé et Albert Prouvost, un des pères fondateurs du CIL Roubaix-Tourcoing, naîtront – dans la zone dite expérimentale du quartier « Fin de la Guerre » – les deux maisons « Métropole » de Jean Prouvé. Une naissance qui sera célébrée en juin 1952, à l’issue des travaux, par la « Quinzaine du logement », une exposition grandeur nature de constructions expérimentales. Cette dernière rencontra un vif succès et attira près de 11 700 visiteurs. A partir de Juillet 1952, les deux maisons sont mises en location.
Le « 97, rue Général Marchand »
En 1996, il sera vendu à une SCI dans le but de la restaurer. La restauration sera assurée par l’architecte Jean-Charles Huet, sous l’oeil attentif des Architectes des Bâtiments de France.
Le « 99, rue Général Marchand »
Depuis 1952, quatre familles se sont succédé dans la maison du « 99, Rue du Général Marchand ». C’est cette maison, jusque-là louée à loyer modéré, qui entre aujourd’hui en réhabilitation.
Le principe de la maison « Métropole »
A l’issue de la seconde guerre mondiale, la France compte près de 1,4 million d’habitations détruites et un nombre incalculable de logements insalubres. Face à l’urgence, le ministère de la Reconstruction Urbaine favorise et encourage la construction de logements neufs et comportant tout le confort moderne.
De son côté, l’industrie sidérurgique apporte de nouvelles solutions pour la construction. Avec l’architecte-écrivain M. Bataille, Jean Prouvé crée une société « les Ateliers Jean Prouvé ».
L’objectif est alors de parvenir à produire des maisons industrialisées en grande série pour répondre aux contraintes économiques de la reconstruction. En définitif, l’État n’honorera pas sa commande et seule une vingtaine de maisons seront construites :
- 12 pavillons à Meudon,
- 2 maisons à Tourcoing
- une demi-douzaine de pavillons dans les Vosges et en Lorraine.
Parmi elles, 10 seront construites sur le modèle « Métropole » à portique axial (8 à Meudon et 2 à Tourcoing).
Le système constructif du type “Métropole”
Il est composé de deux portiques métalliques centraux sur la poutre faîtière sur laquelle s’emboîte la toiture, constituée de bacs en aluminium. Ce système permet de réduire considérablement les porteurs et donc la perte de surface habitable en intérieur de cellule. Les panneaux de remplissage, les cloisons et les faux plafonds sont en aluminium.
La maison était montée avec quatre compagnons à l’exclusion de tout appareil de levage. Le niveau d’habitation est entièrement métallique avec des parements intérieurs bois, aluminium ou plâtre. La maison est construite sur une dalle surélevée en béton portée en périphérie et en partie centrale en parpaing creux. Le soubassement en gros oeuvre servait de garage, d’atelier, ou de cave aux habitants.
Le projet de réhabilitation
Réhabiliter un logement de ce type est une opération complexe tant sur le plan technique qu’architectural. L’état du pavillon nécessite une restauration complète : les façades sont en aluminium peint et la peinture de ces panneaux s’écaille. Leur état va nécessiter des traitements spéciaux, notamment un décapage complet dans un « bain » dont la composition est tenue secrète par l’entreprise SMJ, en charge de la restauration.
La réhabilitation doit permettre de faire passer le bâtiment à une performance de 170 kwh/m2/an contre 506 Kwh/m2/an actuellement, en accord avec les prescriptions des Architectes des Bâtiments de France et sans dénaturer l’architecture de Jean Prouvé.
Source.
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